Cher dirigeant, formateur ou DRH, je souhaite aborder un point de friction majeur que je constate dans la majorité des audits Qualiopi : l’indicateur 1. En tant qu’expert en certification qualité, je vois encore trop souvent cette même réponse lapidaire lors de l’audit : « Oui, mes formations sont accessibles aux personnes en situation de handicap. »
Cette réponse est non seulement insuffisante, mais elle est en réalité la cause principale d’une non-conformité (NC). Pourquoi ? Parce que l’accessibilité ne se décrète pas ; elle se prouve, elle s’organise et elle s’individualise.
Le sujet de l’accessibilité et handicap Qualiopi n’est pas une simple case à cocher. C’est un engagement profond qui touche à la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) et à l’inclusion. Votre certification, votre crédibilité et votre financement en dépendent. Je vous propose aujourd’hui de décortiquer cette exigence et de vous fournir une méthodologie infaillible pour la maîtriser.
Le mythe de l’accessibilité : pourquoi la réponse « oui » ne suffit plus pour l’indicateur 1 de Qualiopi
Le glossaire Qualiopi : la définition précise que tous les organismes de formation oublient
L’indicateur 1 est l’un des premiers que l’auditeur vérifie. Il interroge la façon dont vous « informez les publics des conditions d’accueil et d’accompagnement des stagiaires en situation de handicap. »
Le problème réside dans l’interprétation. La définition du glossaire Qualiopi est pourtant limpide. Elle exige des « conditions d’accueil, d’accès et de sécurisation des parcours de formation des publics en situation de handicap (locaux, adaptation des moyens de la prestation). »
Vous le constatez, il ne s’agit pas uniquement de l’accessibilité physique des locaux. Le champ est bien plus vaste et englobe l’adaptation pédagogique, le matériel, le rythme, et l’accompagnement humain. La simple existence d’une rampe d’accès est un prérequis, mais ce n’est qu’une infime partie de la preuve. Une formation 100% digitale ne vous exonère pas : vous devez prouver l’accessibilité de vos plateformes LMS et de vos supports pédagogiques (notamment au regard de la norme RGAA).
Pourquoi l’auditeur s’attarde sur les « conditions d’accueil, d’accès et de sécurisation »
L’auditeur ne cherche pas une simple intention. Il recherche une procédure établie et formalisée. Il veut s’assurer que si une personne en situation de handicap (PSH) s’inscrit à votre formation demain, vous avez un processus robuste, connu de toute votre équipe, qui sécurise son parcours. C’est la différence entre une « déclaration d’intention » et une « preuve d’action ».
Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Votre équipe commerciale et pédagogique sait-elle identifier un besoin spécifique ? Avez-vous une documentation qui liste les adaptations possibles ? Avez-vous établi des partenariats avec des organismes spécialisés (Cap Emploi, Agefiph, Réseau des Référents Handicap…) ? La réponse doit être un oui documenté et vérifiable. Le simple fait de répondre oui à l’auditeur sans preuve tangible de ces démarches équivaut, de fait, à un risque majeur de NC.
De la théorie à la sanction : le constat sans appel des audits Qualiopi sur l’accès des PSH
Le scénario classique de la non-conformité majeure sur l’indicateur 1
Le scénario est récurrent. L’auditeur pose la question : « Qui est votre référent handicap ? ». Première hésitation. « Comment adaptez-vous le support de cours pour une personne malvoyante ? ». Deuxième hésitation. « Montrez-moi votre procédure d’accueil et d’analyse des besoins spécifiques pour les PSH ». Aucune documentation ou seulement une mention générique sur le site web.
C’est à ce moment précis que la NC Majeure est souvent prononcée. L’absence de procédure formalisée, l’absence de référent handicap désigné et formé, ou l’incapacité de prouver une veille légale et l’existence de partenariats sont des facteurs bloquants. Cela démontre un manque de maîtrise du processus d’accessibilité Qualiopi PSH. Je constate souvent que cette NC est la première rencontrée lors de l’audit initial, car elle demande une organisation en amont.
Les conséquences concrètes d’une NC sur votre certification et votre crédibilité
Une Non-Conformité (NC) sur l’indicateur 1 peut avoir des répercussions désastreuses. Pour une NC Majeure, vous avez trois mois pour mettre en place un plan d’actions correctives. Sans cela, la certification est suspendue. Imaginez l’impact sur votre chiffre d’affaires, votre relation avec les financeurs (OPCO) et l’image de votre organisme.
Dans un marché où l’éthique et la diversité sont des éléments de différenciation, une NC sur ce point est un signal très négatif. Je vous invite à considérer que l’investissement dans l’accessibilité est un atout, un gage de qualité et de responsabilité qui renforce votre culture d’entreprise et votre réputation.
Ma feuille de route actionnable : les 3 piliers pour garantir une réelle accessibilité Qualiopi PSH
L’objectif n’est pas de faire du « Qualiopi-washing », mais d’intégrer l’accessibilité comme un standard de qualité. Voici les trois actions que je vous engage à mettre en œuvre sans délai, pour garantir une conformité sans faille à l’indicateur 1 Qualiopi handicap.
Pilier 1 : le référent accessibilité Qualiopi PSH et son rôle stratégique
Désignez, formez et officialisez le rôle de votre référent handicap. Cette personne doit être l’interlocuteur unique pour les PSH, l’auditeur, et les partenaires externes. Ses missions sont claires :
- Assurer la veille légale et réglementaire.
- Être l’expert interne sur l’offre de formation inclusive.
- Centraliser les demandes d’aménagement et coordonner les actions.
- Être l’ambassadeur de votre engagement.
Un référent formé est une preuve de votre engagement, une personne compétente est la meilleure réponse à apporter lors d’un audit. Il doit notamment maîtriser les dispositifs d’aide et les interlocuteurs du domaine du handicap.
Pilier 2 : l’analyse individualisée des besoins (l’étape cruciale de l’adaptation)
C’est le cœur de l’exigence. Dès l’inscription ou la prise de contact, vous devez mettre en place un processus d’entretien individuel et confidentiel. Il ne s’agit pas de juger le handicap, mais de comprendre ses conséquences sur le déroulement de la formation.
- Identifier le besoin : Quel est le type de handicap ? Quelles sont les difficultés spécifiques rencontrées en formation ? (Ex : Difficulté à rester assis, besoin d’un support en gros caractères, besoin d’un tiers-temps pour les évaluations…).
- Proposer une solution : Quels moyens pouvez-vous mobiliser ? (Ex : Micro-casque, salle au rez-de-chaussée, adaptation de l’évaluation, changement de la couleur de fond de l’écran…).
- Formaliser l’accord : Documentez l’échange, l’accord trouvé et les aménagements mis en place (une fiche de liaison handicap est idéale).
C’est cette preuve d’individualisation qui fait la différence entre le « oui » générique et la preuve de l’engagement.
Pilier 3 : la formalisation des moyens et partenariats (la preuve attendue)
L’auditeur vous demandera la preuve de vos moyens mobilisables. Listez les ressources internes (matériel adapté, logiciels d’assistance, supports numériques accessibles) et, surtout, vos partenariats.
Avez-vous une convention signée avec Cap Emploi ou des associations spécialisées dans l’accueil des PSH ? Avez-vous une liste de prestataires spécialisés dans l’adaptation de formations ? Montrer une stratégie de sous-traitance en cas de besoin non couvert par vos moyens propres est une preuve de sécurisation du parcours. C’est l’un des moyens les plus simples de garantir une complète conformité à l’accessibilité et handicap Qualiopi.
Au-delà de la conformité : faire de l’accessibilité un levier de performance et d’inclusion durable
Le retour sur investissement d’une politique de formation inclusive
L’investissement pour l’accessibilité est rapidement rentabilisé. En ouvrant vos formations à une diversité de talents, vous augmentez votre marché potentiel. Plus encore, cela renforce l’engagement des équipes internes, fiers d’appartenir à une organisation responsable et exemplaire. C’est un véritable atout dans votre stratégie de marque employeur et un signal fort de votre développement des compétences pour tous.
Les entreprises qui investissent dans une politique d’inclusion affichent souvent une meilleure performance globale et une plus grande innovation. L’adaptation contrainte stimule la créativité pédagogique au bénéfice de l’ensemble des stagiaires.
Les prochaines étapes : comment j’accompagne votre organisme vers l’excellence
Je suis convaincu que nous devons transformer cette obligation légale en une opportunité stratégique. Ma démarche d’accompagnement se concentre sur la mise en place d’une procédure d’accueil PSH clé en main et la formation de votre référent handicap.
4. Conclusion de l’Article 💡
La non-conformité sur l’indicateur 1 de Qualiopi est souvent un écueil de méthode, non de mauvaise volonté. L’auditeur attend des preuves de l’organisation, de la procédure, et de l’individualisation de l’accueil des personnes en situation de handicap. Vous ne devez plus vous contenter de dire « oui ». Vous devez pouvoir montrer : Qui fait Quoi, Quand et Comment.
Je vous invite à considérer immédiatement la mise en place d’un référent formé et d’une procédure d’analyse des besoins formalisée. C’est l’unique chemin vers une accessibilité Qualiopi PSH réelle et une certification sécurisée. Je suis à votre disposition pour échanger concrètement sur l’état de vos pratiques et vous accompagner dans l’élaboration de votre plan d’action anti-NC.
